Ce matin du 18 février , nous décidons de partir à pied pour la ville , le centre ville de Fort Dauphin .Quand nous disons que nous y allons à pied, tout le monde semble étonné mais pour nous c’est la meilleure façon de comprendre comment les gens vivent. Cela nous permet d’observer, de converser ! Nous refusons gentillement toutes les propositions à monter dans un Touktouk ou dans un taxi. Nous constatons que même si la végétation est magnifique, il y a de nombreux détritus qui jonchent les routes. La chaleur devient vite étouffante. Nous avons deux objectifs: rentrer dans une école et offrir tous les livres que nous avons amenés mais aussi comprendre comment fonctionne le système éducatif Malgache .Et bien sûr, découvrir l’ambiance du marché : découvrir ce qui est vendu , les prix, les habitudes des Malgaches .Mais aussi s’imprégner des bruits , des odeurs , des couleurs ….En bordure des routes, nous découvrons qu’il y a de nombreuses échoppes mais toutes sont spécialisées: une ne vend que des bonbons, une que des pneus, une que des élastiques et des barrettes à cheveux, une autre des chaussures. Les propriétaires les plus riches ont des échoppes en brique ou en tôle .Les autres se contentent d’étaler un bout de plastique sur le sol et le tour est joué! D’ailleurs tous les agriculteurs, paysans qui viennent proposer leurs bananes, ananas, manioc disposent leurs récoltes à même le sol. Pour nous les prix sont dérisoires mais pour eux ….
Nous avons découvert aussi cette misère qui nous crève le coeur .Comment ne pas s’arrêter pour donner des fruits à une maman en haillon qui vit avec son bébé sous les roues d’un camion. Nous nous faisons un point d’honneur à toujours dire: Bonjour Madame, à dire un mot gentil. Pauvres certes, mais ils sont comme nous, des habitants de cette terre ….Nous distribuerons des bananes. Nous réalisons qu’avec 25 centimes nous faisons 8 heureux! L’école que nous devons visiter est juste à côté du marché. C’est une école maternelle qui reçoit 75 enfants par niveau. Les enfants sont tous mignons dans leurs petites blouses! 75 enfants dans une classe, serrés les uns sur les autres et qui sont sages comme des images. Tantôt ils écoutent une histoire, tantôt ils dessinent.Nous sommes impressionnés pas leur discipline !!!!Nous comprenons qu’ici l’école est payante. Donc ces enfants sont ou bien parrainés ou bien les parents font le choix de payer l’école ce qui est un vrai sacrifice pour eux. D’ailleurs grands nombres d’enfants ne vont pas à l’école. En effet même dans les écoles publiques, les parents doivent payer l’assurance, la blouse et les crayons … Une fortune pour certains. Ici l’école commence à 7H30. Il y a une pause entre midi et 14h puis à nouveau cours de 14H à 16H. Evidement pas de cantine ou de manière exeptionnelle. Certains ont deux fruits dans leur sac, d’autres repartent chez eux pour avaler un bol de riz.Nous avons eu des milliers de sourires, des regards inquiets surtout chez les plus petits, des curieux .Nous avons vu l’accueil malgache ,la joie , la misère , la très grande misère et le dévouement de ces dames qui enseignent, surveillent
De retour à la plage ,nous mangeons chez Georges .Les plats sont tellement copieux que j’arrive à faire des pains garnis à Clémentin, Germaine et Jeannette .Puis nous organiserons une animation manucure pour les filles et courses pour les garçons avec Nicolas .Tout le monde finira par un atelier dessins .Si un jour vous allez à Mada ,amenez avec vous crayons de coloriage et feuillets .Nous avons occupés des dizaines d’enfants et nous les avons rendus heureux simplement avec cela …..Quand on pense à ce que les enfants Européens exigent ……
